On commence notre série d’interviews bonheur avec Nadia et Baptiste, un couple d’amis que nous avons rencontré durant le GR20. Merci à eux d’avoir accepté d’être nos cobayes. D’autres suivront bientôt… Si vous avez des idées de questions pour les prochaines interviews, n’hésitez pas à nous en faire part en laissant un commentaire.
Prénom : Nadia et Baptiste.
Âge : respectivement 32 et 26 ans.
Nationalité : suisse et française.
Profession : institutrice spécialisée pour les enfants handicapés et doctorant en physique et mathématiques.
Lieu de résidence : Winterthour, Suisse.
Âge : respectivement 32 et 26 ans.
Nationalité : suisse et française.
Profession : institutrice spécialisée pour les enfants handicapés et doctorant en physique et mathématiques.
Lieu de résidence : Winterthour, Suisse.
Pour vous, qu’est-ce que le bonheur ?
Baptiste : Dans mon idéal, le bonheur représenterait une absence quasi-totale de contraintes liées à la société, comme celles que l'on rencontre au travail ou dans nos diverses obligations quotidiennes.
Nadia : Pour moi, ce serait d’avoir assez de temps pour faire ce dont j’ai envie. Bref, avoir le temps de prendre du temps, ce qui n’est malheureusement pas toujours possible.
Nadia : Pour moi, ce serait d’avoir assez de temps pour faire ce dont j’ai envie. Bref, avoir le temps de prendre du temps, ce qui n’est malheureusement pas toujours possible.
Diriez-vous que vous êtes heureux ? Pourquoi ?
Nadia et Baptiste, tout sourire sur le GR20
Nadia : Oui, car j'aime ce que je fais, là où je vis. J'ai de bons amis, un bon copain et une bonne santé ! Bien sûr, ce n’est pas un état continu mais en général, oui, je suis heureuse.
Baptise : Comme Nadia, j'estime que j'ai beaucoup de chance mais pour autant, je ne peux pas dire que je suis véritablement heureux. Je ne sais pas trop pourquoi, c’est quelque chose que je ressens. Mais c’est sûrement parce que je suis trop perfectionniste. Mon idéal de liberté est très haut, trop peut être, et pour le moment je n’arrive pas du tout à le retrouver dans la réalité. Par exemple, je m’imaginais la recherche comme un métier libre mais en réalité ce n’est pas du tout le cas. On est toujours soumis à des pressions : étudiants, collègues, supérieurs, publications…La société actuelle me paraît aussi trop compétitive, individualiste et uniformisée, et j'ai du mal à y trouver ma place. Je serais en principe heureux si je vivais dans une société moins uniforme dans son modèle de développement, plus égalitaire, et ou le jugement des autres serait basé sur d'autres valeurs que les valeurs actuelles de performance, qui sont sources de nombreuses frustrations individuelles. Cette sorte de course du toujours plus dans lequel s'est lancé notre société globalisée me semble être relativement vaine et dangereuse, et est sans doute l'un des facteurs de mon mal-être.
Baptise : Comme Nadia, j'estime que j'ai beaucoup de chance mais pour autant, je ne peux pas dire que je suis véritablement heureux. Je ne sais pas trop pourquoi, c’est quelque chose que je ressens. Mais c’est sûrement parce que je suis trop perfectionniste. Mon idéal de liberté est très haut, trop peut être, et pour le moment je n’arrive pas du tout à le retrouver dans la réalité. Par exemple, je m’imaginais la recherche comme un métier libre mais en réalité ce n’est pas du tout le cas. On est toujours soumis à des pressions : étudiants, collègues, supérieurs, publications…La société actuelle me paraît aussi trop compétitive, individualiste et uniformisée, et j'ai du mal à y trouver ma place. Je serais en principe heureux si je vivais dans une société moins uniforme dans son modèle de développement, plus égalitaire, et ou le jugement des autres serait basé sur d'autres valeurs que les valeurs actuelles de performance, qui sont sources de nombreuses frustrations individuelles. Cette sorte de course du toujours plus dans lequel s'est lancé notre société globalisée me semble être relativement vaine et dangereuse, et est sans doute l'un des facteurs de mon mal-être.
Qu'est-ce qui vous rend heureux ?
Baptiste : Sans hésiter, lire un livre dans la forêt. J’aime beaucoup faire ça. Malheureusement, je le fais de moins en moins car je n’ai plus le temps : je dois souvent corriger des copies d'étudiants le week-end. En revanche, ce que je fais le plus souvent, c’est de choisir une destination au hasard sur la carte, prendre le train, me promener un peu et revenir dans la même journée. En général, je choisis des destinations assez longues comme ça je peux corriger mes copies pendant le transport. Je peux faire ça car j’ai un abonnement qui me permet d'aller où je veux en Suisse sans coût supplémentaire. Je me sens bien quand je suis seul dans le train et que je corrige des copies, entouré par les montagnes suisses. Il y a aussi plein de petits moments qui me rendent heureux comme mes cours de piano avec ma professeur ou encore quand je vais à la bibliothèque pour choisir des films pour le week-end.
"Être dans la nature"
Nadia : Pour moi, c’est être dans la nature. J’aime beaucoup faire des randonnées avec des amis ou avec Baptiste même si ce n’est que pour une journée. Cela me permet de m’évader. Je suis également heureuse quand je suis créative, quand je bricole des trucs pour les autres pendant mon temps libre. Je suis vraiment heureuse quand je produis moi-même un cadeau et que je l’offre ensuite à une personne qui me tient à cœur. Malheureusement, je ne fais pas ça aussi souvent que j’aimerais. Rencontrer mes amis est également très important. J’adore donner rendez-vous à l’une de mes trois amies très proches afin que l’on se raconte nos vies. Et il ne faut pas oublier la nourriture : manger du chocolat ou un bon gâteau, ça rend heureux !
Un souvenir où vous étiez heureux tous les deux ?
Baptiste : Le GR20. On est tous les deux fans de nature et de randonnée donc quand on peut allier les deux tout en étant ensemble et quasiment libres, c’est super.
Nadia : De manière plus générale, dès que l’on peut partir en vacances ensemble, je suis heureuse. Ce que j’aime vraiment c’est le moment de partir, quand on est tous les deux dans le train ou dans l’avion. On sait que l’on va passer de bons moments.
Nadia : De manière plus générale, dès que l’on peut partir en vacances ensemble, je suis heureuse. Ce que j’aime vraiment c’est le moment de partir, quand on est tous les deux dans le train ou dans l’avion. On sait que l’on va passer de bons moments.
Quand vous n'avez pas le moral, que faites-vous pour vous changer les idées ?
Nadia : Je bois de bonnes tisanes, j'allume des bougies et je ne fais rien. Cela me permet de me détendre. Sinon, à l’opposé de ce que je viens de dire, je me défoule en allant faire du sport ou danser. Le mieux étant de se défouler et de se détendre après.
Baptiste : J’aime bien écouter de la musique, soit de la musique classique, soit de la musique plus commerciale qui donne la pêche. Aller dans la forêt m’aide aussi à aller mieux. Sinon, une fois par semaine ou presque, j'appelle mes parents et parfois j'en profite pour raconter mes problèmes, cela me permet de me sentir mieux. Par contre, eux, ils en sortent peut-être un peu déprimés (sourire). Il faudrait leur demander.
Baptiste : J’aime bien écouter de la musique, soit de la musique classique, soit de la musique plus commerciale qui donne la pêche. Aller dans la forêt m’aide aussi à aller mieux. Sinon, une fois par semaine ou presque, j'appelle mes parents et parfois j'en profite pour raconter mes problèmes, cela me permet de me sentir mieux. Par contre, eux, ils en sortent peut-être un peu déprimés (sourire). Il faudrait leur demander.
Votre conseil pour être heureux ?
Nadia : Le bonheur est universel mais chacun à sa façon de l'appréhender. Il faut savoir s'écouter, ne pas se laisser distraire par les trucs oppressants que l'on a autour de nous. Par exemple, je pense qu’il est bon de savoir dire non au monde qui nous entoure : éteindre l'ordinateur, ne pas regarder la télé. Se poser sur un canapé pour avoir un moment de calme, je pense que c’est important d'apprendre à s’écouter.
"Cela demande beaucoup de courage"
Baptiste : Il faut trouver le bonheur en soi. Pour cela, il faut essayer de ne pas accorder trop d'importance à ce que la société veut nous faire croire ou nous imposer comme norme. On est sans arrêt jugé sur ce que l'on fait ou l'on ne fait pas. Il faudrait essayer de se libérer de tous ces jugements. Pour quelqu'un de sensible comme moi, c'est une lutte permanente.
Nadia : Oui, cela demande beaucoup de courage.
Nadia : Oui, cela demande beaucoup de courage.